Un homme et une femme se retrouvent dans un huis-clos pervers. La guerre surgit brutalement et dévaste tout. A chacun alors de retrouver son humanité, avec l'aide de la musique.

Blasted est la première pièce de la dramaturge anglaise Sarah Kane, créée au Royal Court Theatre de Londres en 1995. Au cours des cinq scènes, la parole perd son efficacité à communiquer – nous lui substituons la musique.

Blasted est une descente aux Enfers modernes, sur les pas de Yann, figure christique et martyr de notre temps. Perversion de la relation au prochain, horreur de la guerre, destruction de l'individu – tels sont les trois moments de la dégénérescence vécue dans Blasted, où la musique agit comme ordonnateur rituel.
Entre les cris et les larmes, la musique fait entendre sa voix déchirante, et accomplit l'acte rédempteur.

" Il y a une violence politique particulière à la scène de notre siècle : montrer l'homme dans le renoncement. Montrer l'homme dans le dédain de sa parole, avec ses devenirs effrités, son éloquence morte, ses espoirs vains, et une absence totale de foi en son destin. " (Olivier Py, extrait de " Quand la mort, avec ses couleurs joyeuses... ", préface à L'Apocalypse joyeuse)

Forts de ce constat, nous ne nous laissons pas aller pour autant au pessimisme. On ne peut nier l'horreur – mais l'espoir subsiste.