Héroïne juive, femme castratrice et virile, Judith représente sans doute le plus grand fantasme de la femme guerrière, de Gustav Klimt à Michel Leiris.
Sauvant Béthulie des perfides Assyriens en séduisant le chef ennemi, Judith ira jusqu'à couper la tête d'Holopherne dans son sommeil. Elle sera accueillie par les fidèles Israélites dans un triomphe exalté.

L'oratorio de Marc-Antoine Charpentier, dans toute son âpreté, interroge les limites de la guerre de défense et la moralité d'une victoire si savamment orchestrée par une femme. La musique ancienne, alliée au texte latin, donne à entendre une forme inédite de représentation : l'oratorio. Gestuelle baroque et éclairage à la bougie subliment la violence du désastre, dans une perspective intimiste et spirituelle.

Le spectacle est composé en diptyque : dans un premier temps, une création musicale contemporaine de Christophe Belletante sur un poème inspiré de la première partie du livre de Judith introduira le spectateur à l'univers singulier de l'oeuvre.

Oratorio biblique chanté en latin avec continuo d'orgue, d'épinette, de viole et de violone, deux flûtes et deux violons, précédé d'un prologue contemporain.