Boomerang ou le retour à soi

Une plongée dans le temps et dans l'histoire qui s'appuie entre autres sur le bûto, à travers la figure d'Hijikata Tatsumi ; mais qui se présente aussi comme une interrogation du théâtre à partir d'une série d'interviews filmées ou enregistrées. Ainsi s'explique le titre de ce spectacle en forme de parcours, Boomerang ou " le retour à soi " : comme si pour se connaître, il fallait d'abord accepter de se perdre et de passer par l'inconnu et la découverte pour s'en retrouver enrichi.

Comprendre d'où vient la danse et ce qui meut les corps. Questionner et faire apparaître ce mystérieux centre de gravité qui tout à coup prend forme sur la scène et fait advenir du vivant. Voici la quête qui anime Boomerang.

L'"autre", c'est-à-dire, celui qui est différent avec l'indétermination et le sentiment de danger associés à cette confrontation face à l'inconnu.
Cela peut prendre la forme d'une voix dérangeante parce que pathologique.
Cela suppose, en même temps, un apprentissage du monde en général.

Au passage, le spectacle évoque l'apparition de l'outil. Le plateau devient ainsi un espace où explorer l'archaïsme.



Performeuse italienne installée en France depuis 1985, Claudia Triozzi a été interprète pour les chorégraphes Odile Duboc, Georges Appaix, Alain Buffard, Xavier Leroy ou François Verret. Depuis, elle ne cesse de développer une réflexion sociale inédite sur la façon dont un corps peut incarner ou non un savoir-faire. Son travail se développe également au travers de vidéos ou d'installations, exposées dans les musées ou des galeries. Elle développe par ailleurs une pédagogie liée à son propre travail en intervenant dans différentes écoles d'art en France et à l'étranger.

" La confrontation de différents sens et perceptions, leur cénesthésie, a toujours constitué une dimension importante de mon travail, au fil des projets. Aujourd'hui, c'est encore cette puissance du dialogue des formes et des intensités (plastiques, gestuelles, kinesthésiques, sonores, vocales, lumineuses, textuelles...) que j'entends mettre en oeuvre. "