Anti-conformistes, révolutionnaires, renversants. Il y a une part de génie chez ces deux là, dans leur démarche, leurs audaces leurs virtuosité à explorer les tréfonds de l'âme humaine pour nous les dévoiler au grand jour de la théâtralité. Les découvrir, c'est plus qu'un plaisir : un choc.

Dans cette étonnante baraque foraine, on rencontre d’improbables pirates, des prostituées en goguette ou des aristos en bout de course.

Une sorte de cabaret-théâtre expressionniste à l’univers trouble et troublant, qui défie nos sens, bouscule nos habitudes, explose nos carcans. On ressort forcément chamboulé.

L’immense Yanowski, en mouvement perpétuel, est à l'écriture, à l'interprétation (on devrait dire à l'incarnation) et participe à la composition des chansons. Dans une gestuelle saisissante et héâtrale, il rappelle immanquablement Brel. Face à lui, Fred Parker, personnage un peu sombre qu'on devine prêt à bondir, nourri au jazz et à la musique contemporaine. Il tient les partitions, les arrangements, le piano et la cigarette. Son doigté impassible martèle une étrange rythmique, sans fioriture mais avec une précision de métronome.