Dans Bons baisers de Laponie, le Père Noël, nouvel avatar du personnage biblique de Job, est devenu un vieux monsieur aigri et cynique. Le travail ne l'a pas enrichi. On le vole. Il n'a aucune autorité sur son personnel qui en profite. Il boit.
Il ne supporte plus les enfants, et il les fait même pleurer, ce qui est un comble pour le Père Noël et constitue dans son cas une faute professionnelle lourde. Il a l'impression que sa vie tout entière a été fondée sur le mensonge et l'imposture. Pour comble de malheur, sa femme le quitte en vidant ses comptes et il est licencié par ses employeurs ! Sa fille droguée, délinquante, entame une trithérapie avant de partir pour Hawaï. Il n'aura été finalement qu'un artiste raté livré à la solitude.

Heureusement, des voix amies vont se faire entendre... Il n'est pas indifférent que ce soit la voix des étoiles. Au moment de son plus grand désespoir, elles vont lui redonner le désir de l'infini conformément à l'étymologie du mot désir : de-sider-ium ou regret de l'absence des étoiles...

En sous-titre, on peut lire " pièce de théâtre ". Il est bien difficile en effet de la classer. Elle tient à la fois de la Farce satirique, du Drame romantique, du Conte de fées et du Mystère religieux. Le rire va progressivement devenir grinçant, puis les larmes vont succéder au rire, mais l'absurde sera absent, le tragique aussi. Ces larmes feront chaud au coeur... Il s'agit de "mêler le sublime au grotesque " (V. Hugo). Le chemin ouvert jadis par Shakespeare est escarpé, difficile, semé d'embûches, mais c'est le seul qui vaille...