Il y a elle, perruque blanche, visage blanchi des nobles de la Cour, allure altière, et alto à la main. Et il y a lui, un peu voûté, dont la barbe rend les traits plus sombres, portant tuba et ballots de paille, comme s'il venait des champs ou du jardin. Tout semble les opposer et pourtant ils ne font l'un sans l'autre que se chercher toujours. La musique les unit, clowns, acrobates, équilibristes osant tout au rythme crescendo du Boléro de Ravel.

Artistes complets, ces deux vagabonds se jouent avec aisance des frontières entre les disciplines. Clowns, leur créativité se nourrit de tous les contacts humains. Aller à la rencontre des publics pour les surprendre est, pour eux, une exigence artistique. Mime, acrobaties, musique, quelques mots à peine, ils parlent un langage universel. Qu'on soit vieux philosophe ou petit enfant, on est surpris, on s'émerveille, on rit, on sourit, on est ému.