Il s'agit d'une pièce sur le mensonge. Pas sur le bobard de base, la tromperie honteuse, mais sur l'imposture assumée qui régit notre quotidien. A l'intérieur d'une famille d'abord, quand une mère feint d'aimer son fils alors qu'elle le déteste. Dans un couple, dans un foyer, dans un clan, quand on fait semblant de croire à autre chose qu'à l'argent. Dans une société tout entière qui, par bêtise et par lâcheté, bafoue ses propres principes : cela s'est vu sous l'Occupation par exemple ou lors des guerres coloniales.

"On me dira sans doute que j'exagère, que ce Journal d'un imbécile n'est pas crédible, que les hommes et les femmes de cette histoire n'ont pas pu faire ce qu'ils font ni dire ce qu'ils disent... Pourtant, je n'ai rien inventé : les paroles, les actes sont authentiques - je les ai entendues, je les ai vérifiés ! Quant aux personnages, je les ai tous plus ou moins rencontrés, sous une forme ou sous une autre. Ce qu'il y a d'horrible ou de sublime en eux, je le montre, je n'en suis pas comptable. Le théâtre plus que tout autre art permet cette exhibition." Benoît Marbot

Regard amusé sur une époque à la fois lyrique et désenchantée, témoignage d'un homme qui s'efforce de croire à des choses simples, ce Journal d'un imbécile a la saveur d'une écriture originale, souvent saluée par la presse : des situations fortes, des personnages vivants, un dialogue insolite où se côtoient la tendresse et la cruauté, l'humour et la dérision.