Genousie

et dans le salon du château familial, Madame de Tubéreuse, fidèle à sa tradition, reçoit annuellement hommes de lettre, de médecine et de sciences, puissants militaires et diplomates influents ; et leurs épouses.

Philippe Hassingor est marié à Irène, une femme splendide, digne d'un poème de Nerval ou d'une chanson de Pagny. Originaire d'un pays de l'Est que l'on appelle Genousie, elle ne parle pas français – ou si très peu. Son époux la dit loquace. Le couple fait la connaissance d'un poète maudit, sorti tout droit d'un autoportrait de Lautréamont ou Chateaubriand : Christian Garcia. Ce jeune homme, au premier regard, tombe sous le charme d'Irène ; il semblerait que le brasier soit réciproque. Il va de soi que Christian, mû par la folie de son amour, s'empare d'un pistolet – d'excellente fabrique, il va sans dire – et tue le mari.

Mais ce dernier est-il mort ? Irène existe-t-elle vraiment ? Le doute est-il permis ? Après tout, cette réception n'est qu'une pièce montée. L'universitaire respecté ? Un fougueux général d'Empire, à présent ! Un meurtre ? Les invités sont conquis.
Peut-être le domestique est-il conscient de la trame absurde que suit la soirée. Mais il est bien trop indifférent pour s'en inquiéter. La cloche va bientôt sonner.