François et la foret

Le groupe de danseurs est sollicité pour constituer "la forêt humaine". Il a la double fonction de signifier tantôt la forêt où François et ses amis se retirent, celui que les religieux nomment "le monde" et qu'ils quittent ; tantôt les communautés laïques spontanés et éphémères que des "renonçants d'aujourd'hui" constitueraient.

La gestuelle aussi bien narrative qu'abstraite cherche ainsi à répondre au questionnement chorégraphique de la relation entre l'abstraction et la narration dans la composition d'ensemble: Comment le traiter ? Quelles lectures s'offrent aux spectateurs: L'érosion de la narrativité au bénéfice de l’émotion ? Ou la probable déshumanisation dans les "traitements " numériques ou géométriques des ensembles de danseurs ? La conception musicale intègre à la fois des pièces existantes et pièces à créer, avec une éventuelle collaboration avec un chœur d’enfants, les oiseaux.

En France depuis octobre 1968, Santiago Sempere est initié à la danse contemporaine par West Howard au Centre international de la Sainte-Baume. Puis, il fait partie principalement des compagnies d’Alexandre Witzman-Anaya, Quentin Rouiller et Susan Buirge, tous issus de la lignée d’Alwin Nokolaïs. Avec des élèves venus du CNDC d’Angers, il fonde un collectif d’expérimentation chorégraphique, composé de plasticiens, musiciens et danseurs, particulièrement sensibles au métissage entre les différentes castes culturelles, le groupe LOLITA. En 1985, il crée sa propre compagnie et oriente ses recherches vers le XVIIe siècle espagnol et ses archétypes en peinture et littérature, prétexte à interrogation sur différents codes et processus de composition. Il s’intéresse au flamenco, au kathak et kathakali, puis au nô, sources de différentes études et œuvres chorégraphiques, en quête d’une mémoire chorégraphique vivante. Son assimilation des principes d’Alwin Nikolaïs transmis par les différents enseignements des chorégraphes avec lesquels il a travaillé ou qu’il a assisté, l’ont emmené à une réflexion ainsi qu’à une recherche sur la danse et ses rapports avec les arts plastiques. Actuellement, il est de plus en plus amené à répondre à une demande de formation d’enseignants, de danseurs de professeurs de yoga ou de la technique F.M. Alexander. C’est ainsi qu’il partage son temps entre la création chorégraphique et l’enseignement.