Sganarelle délaisse son travail et ses devoirs de mari pour s'adonner, entre autres plaisirs, à la boisson. Martine, sa femme, se plaint de ce "débauché, ce traitre, ce trompeur". Elle le houspille et reçoit, pour la peine, une volée de coups de bâton. Cherchant un moyen de se venger, elle voit arriver 2 hommes à la recherche de quelqu'un capable de soigner la fille de leur maître "attaquée d'une maladie qui lui a ôté l'usage de sa langue". Montant de toutes pièces une supercherie, Martine fait passer son mari pour un grand médecin, mais elle précise qu'il n'acceptera de le reconnaître que s'il est bastonné. Elle parvient à ses fins: voilà bientôt notre homme roué de coups, enrôlé et finalement, condamné à contrefaire le médecin chez Monsieur Géronte. Au prix d'efforts désespérés, il parvient à se faire passer pour un vrai savant, mais il est finalement découvert et échappe de justesse à la potence : il a réussi malgré tout à aider Lucinde qui, contre l'avis de son père, épousera l'amoureux de son choix... Cette histoire est le rêve que Sganarelle fabrique alors qu'il est lui-même malade agonisant et qu'il réclame en vain l'aide de la médecine. C'est un rêve de puissance. Il conjure l'angoisse provoquée par l'apparente ignorance de smédecins et leur incapacité à agir alors qu'il le faudrait absolument; ce constat est bien sur valable de nos jours. La maladie, lorsqu'elle touche de près, ne peut pas être un sujet à rire, par le rêve, l'agonie de Sganarelle peut prendre ici les aspects d'une farce. Autour d'un lit, selon un principe de "fabrication en direct", les 4 acteurs interprètent les 11 personnages. Cette règle de jeu leur offre l'essence du théâtre populaire.