Ecrit en 1938, Un fils de notre temps, ultime roman de l'auteur austro-hongrois Odön Von Horvath, est l'un des fleurons de la littérature antinazie.
Au centre du récit, un jeune homme fanatisé qui s'engage dans l'armée. À la suite d'une blessure, déclaré inapte, rejeté, sa vie devient celle d'un laissé pour compte, incapable de penser et d'aimer.
Il n'est qu'un de ces pauvres bougres, un peu paumé, qu'Hitler réussit à ranger sous sa bannière.

Perspicace, glaçant, ce texte impressionnant d'actualité, Jean Bellorini s'en fait l'écho pour mieux raconter une société rongée par la peur et le désoeuvrement.

Dans ce théâtre citoyen, le directeur du Centre Dramatique National de Saint-Denis invente, réinvente et questionne l'Homme et sa condition. Le récit est porté par la voix, de quatre comédiens, une sorte de choeur qui met en valeur le sensible et l'imaginaire de chacun.

Jean Bellorini se saisit avec grâce du texte à l'intensité́ rare et offre un théâtre musical, poétique et politique à la fois.