Vertiges II

« Avec une étroite complicité et un grand désir d’aboutir à une forme commune, ce projet se développe à plusieurs mains : tantôt le compositeur propose des structures, tantôt les acteurs-chanteurs des propositions de jeu, tantôt le metteur en scène des univers et tantôt le librettiste des textes. L’écriture du livret tient compte des trois groupes d’interprètes, septuor-quatuor-orchestre, en même temps qu’elle joue contre eux. Aucune fable ne sera proposée ni narration primaire, autre que celle d’une esthétique de l’apparition-disparition. Le quatuor vocal incarne la voix de la cité moderne, c’est-à-dire le monolinguisme consensuel en même temps qu’il éclate par l’impossibilité de parler d’une voix. Il est également commentaire et action, moteur de cohésion et de dislocation, pris toujours dans la tentative de se reformer en une unité de langue. Les figures multiples — personnages drôles et/ou pathétiques, pitoyables et/ou comiques — sont incarnées par les sept acteurs-chanteurs ; il s’agit, comme dans d’autres de mes pièces, « d’écervelés » qui ressassent la détresse et la peur d’être au monde ; des espèces de monomaniaques surgis au bord de l’abîme. Patrick Kermann