Dès leur rencontre, Maguelone Vidal et Bruno Chevillon ont perçu à quel point la singularité de leurs univers artistiques était intimement liée aux arts visuels : lui par la simultanéité de ses études de contrebasse classique et photographique, elle par l'insistance avec laquelle les oeuvres d'art s'imposent comme de véritables partitions. Les trois films proposés pour " Histoires d'oeil " - " Un chien andalou " de Luis Buñuel, " Anémic Cinema " de Marcel Duchamp, " Emak Bakia " de Man Ray - ont été réalisés ou scénarisés par des plasticiens, d'où la puissance démultipliée du travail de l'image dans l'image, et les nombreuses références à l'oeil, au regard et à la peinture.

Tour à tour mélodique ou texturé, acoustique ou électrique, extrêmement scénarisé ou improvisé, ciselé ou archaïque, le geste musical et instrumental est ici toujours indissociable du scénario et de la qualité des images qui leur permettent de déployer un imaginaire sonore riche et contemporain.