Dans la danse de Fabrice Lambert, le microscopique épouse l'incommensurable, et la fugacité du présent peut aussi bien ouvrir un sentiment d'éternité. Poésie ? Pas seulement. A la source de Jamais Assez, il y a un documentaire... sur un site d'enfouissement de déchets nucléaires en Finlande, prévu pour durer 100 000 ans. Sujet d'étonnement et de perplexité. Face à un tel espace-temps, qui dépasse l'entendement humain, Fabrice Lambert déploie avec dix danseurs, et dans des lumières boréales de Philippe Gladieux, une danse suspensive, fluide, fascinante, où les corps se meuvent en vague, en retours, en rebonds, déversant avec une endurance impressionnante le flot d'énergies qui les traverse.