Chanter 36

Quatre vingt ans après le formidable moment vécu par les plus humbles après l'accession au pouvoir de Léon Blum à la tête de la coalition dite " Front Populaire ", l'idée est de reconstituer, en chansons, l'ambiance de cette période que le grand historien Pascal Ory nomme si joliment " la belle illusion ".

Avec trois personnages et un piano, dans un décor simple de bistroquet, on assiste à la construction du spectacle de fin d'année commandé par des camarades à l'un des leurs, grâce à l'aiguillon d'un improbable personnage féminin tout en décalage ; le tenancier du café ne résistera pas à leur donner la réplique.
On entendra des chanteurs-comédiens issus produits d'une formation d 'opérette et d'opéra autour du talentueux piano de Vital Chauve, pianiste amoureux de ce répertoire et de cette époque où tout semblait devoir être possible.

Cette promenade dans les tubes de l'époque nous permettra d'entendre des chansons militantes, nées de l'inspiration du moment, mais également des chansons de " variété ". Si la classe ouvrière se nourrit de nombreuses chansons militantes dues aux circonstances politiques, elle découvre à la radio (seul média disponible en dehors des petits formats que vendent les chanteurs des rues) le talent d'artistes comme Charles Trenet et surtout Paul Misraki.

Comment imaginer que la même année, on ait pu produire des choses aussi différentes que " Du gris" et " je chante ", que " Ignace " et "Tiens tiens tiens". On découvrira quelques raretés, toujours teintées de culture populaire, le plus souvent joyeuse, parfois dramatique, en évolution rapide, comme une rétrospective de ce que fut cette époque de bouleversement et d'espoir dans un avenir meilleur.