Iphigénie La Scène Thélème Affiche © MARCO SAMSON


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Salle
où cet événement eut lieu :
La Scène Thélème, 75017 Paris


- Cet événement n'est plus disponible à la réservation dans cette salle -
Jean-René Lemoine réinvente le mythe d'Iphigénie, et livre avec force par la première fois son texte.

La flotte grecque attend, immobile, dans la rade que les vents soient favorables pour partir vers la guerre de Troie.
Pour que les vents soient favorables, il faudra un sacrifice, celui de la petite Iphigénie, fille d'Agamemnon et de Clytemnestre, soeur d'Oreste, d'Electre et de Chrysothémis. Les noces annoncées d'Iphigénie, promise au guerrier Achille ne sont donc que le simulacre de sa mort.
Ici, tout se passe en une nuit. Iphigénie se réveille, en proie à une prémonition.
Elle va dérouler l'écheveau du souvenir, prendre la mesure de l'éternité de cette nuit dont elle comprend qu'elle est la dernière et, telle Cassandre, elle va voir le futur, accepter l'implacable réalité de sa mort, et plus loin encore, appréhender le désastre d'une guerre qui emportera tout un peuple vers une atroce victoire.

C'est aussi le récit d'amour de la petite Iphigénie, héroïne adolescente, éprise de Patrocle, le fidèle compagnon de cet Achille à qui elle est promise ; amour forgé, inventé, fantasmé, rempart contre la violence profonde d'une famille marquée par la fatalité.
Ce récit d'amour pour Patrocle s'enchevêtre avec une relation plus intime, celle avec le père Agamemnon, figure absolue qui se délite et s'effondre dans la trahison, et qui, envers et contre tout, inspire à la petite Iphigénie une profonde pitié.

Revenir à la mythologie pour parler de l'individu face à la violence du monde, face à la fragilité de l'existence. Cette Iphigénie s'ancre dans l'extrême fragilité de l'adolescence, étape cruciale où tout se joue, le meilleur ou le pire. Quand la pièce commence, la toute jeune fille prend conscience, dans une prémonition, que sa vie va s'arrêter car son père Agamemnon a décidé de la sacrifier à l'autel de la guerre. C'est précisément cet instant de conscience, cette révélation qui m'ont intéressé.
Il y a chez Iphigénie une pulsion vitale, un refus du destin qui lui est imposé et en même temps un désir irréfrénable de disparaître, comme si l'exercice d'exister pesait d'un poids trop lourd. Il y a l'acceptation d'un mariage arrangé avec Achille, le brutal guerrier, et le fantasme (sans cesse réinventé) d'une union parfaite avec le doux et désiré Patrocle. Il y a aussi l'abandon déchirant de l'enfance et de ses illusions, le dessillement face à la réalité monstrueuse de la famille, du pouvoir et de la guerre. Malgré ses peurs, ses résistances et ses refus, Iphigénie avance, comme le "médium" d'elle-même au fil de la pièce vers un sacrifice assumé, désiré, nécessaire et rédempteur. Elle est ainsi le révélateur de la furie d'un peuple (et d'un père) qui part, inconscient, vers une guerre de dix ans, absurde et meurtrière.

Le mythe, c'est le trajet inéluctable de l'inconscient avec les palpitantes et douloureuses péripéties du refus et de l'acceptation. Il est ici incarné par une voix, par le fil tendu de la confession à soi-même. Iphigénie parle d'abord pour conjurer la mort, ensuite pour la retarder et – ce faisant - elle dit "ce qu'elle ne sait pas" et se transforme peu à peu en héroïne.







Pour Tout public

Lecture / Poésie / Contes

Langue : Français
Durée : 60 minutes soit 01h00





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