MARIANA DE MORAES

Dame, son grand-père n’est autre que le grand Vinicius de Moraes, le poète-diplomate de la bossa nova, compagnon de route de Tom Jobim et Joao Gilberto. C’est peu de dire que, dès son jeune âge, cette autre fille d’Ipanema (la mythique plage de Rio) a baigné dans les effluves de la musique, tout comme son amie d’enfance Bebel Gilberto. Mais c’est d’abord ses précoces talents d’actrice qui la révèlent au public brésilien dans son adolescence à partir de 1984 : six longs métrages, cinq pièces de théâtre et, comme il se doit dans son pays, des rôles substantiels dans plusieurs telenovelas. C’est presque tardivement, en 95, qu’elle opte pour la musique. De nombreux shows au Brésil, avec de prestigieux partenaires, Maria Bethânia, Toquinho, Luiz Melodia, Moreno Veloso. Deux albums, le 1°, un live, en 98 avec Elton Medeiros, un parrain de la samba, et Zé Renato (meilleur concert de l’année en 99), puis un second enregistré à Los Angeles, non distribué en Europe (2002). Bien sûr, Mariana de Moraes pioche dans la mine de perles de la bossa nova (y compris quelques textes inédits de son grand-père), mais elle n’a pas son pareil pour exhumer de vieilles sambas qui fleurent bon le pavé (et le sable) de Rio. Une douceur enchanteresse qui émane aussi de quelques pépites empruntées à ses parrains de toujours, Caetano Veloso, Gilberto Gil, plus la reprise miraculeuse d’un blues d’Henri Salvador des années 60, “ Barbarie ”.