Pour un texte français, un titre anglais qui évoque la presse à sensation, ses gros titres et ses gros tirages. Dans la nuit 14 avril 1912 le Titanic fait naufrage lors de sa première traversée vers les USA. A son bord, Giovanni Pastore, passager clandestin italien, ne figurera pas sur la liste des disparus, ni sur celle des passagers ni sur celle des membres d'équipage. Embauché au noir comme plongeur, il continue à laver depuis plus d'un siècle les 3177 petites cuillères en argent du restaurant des premières classes de la ville flottante. Et il raconte.

Il raconte le long voyage à travers l'Europe avant de pouvoir embarquer.
Il raconte sa terre natale et son enfance.
Il raconte ses rêves d'une vie meilleure aux USA.
Il raconte son amour pour Cécilia.
Il raconte ce qu'il va raconter à la Mamma si fière de lui
Il raconte cette nuit polaire au milieu de l'océan.
Il raconte la puissance des moteurs et de l'acier du paquebot de légende.
Il raconte ce qu'il entend du fond de la cale pendant le souper si chic et si amusant des gens riches.

C'est une nouvelle Odyssée, une odyssée de l'exil. C'est une légende venue du fond de la mer, une chanson de marins hantée par les vaisseaux fantômes et les noyés. C'est une bouteille à la mer jetée dans l'océan de l'oubli et de l'indifférence. L'humour est décapant, l'émotion permanente.

E va la nave va.

Par la Compagnie Le Bruit des Hommes