De la vie en sus, suspendue à ses cordes.
Rémy Kolpa Kopoul disait d'elle, à ces débuts, " Port altier et voix qui vous dresse le système pileux, dans les ballades à l'odeur de drame comme dans les chansons à ripaille, Norig, adoptée par les tziganes à la peau tannée qu'elle fait fondre comme des gosses, est déjà une grande ".
Norig n'est plus déjà grande, mais accomplie, absolue, entière et monumentale.

On est loin des gitaneries folkloriques, de l'artiste qui explore son identité et meut son éclat dans les cloisons étroites des jupons traditionnels, car au delà de cette énergie, de cette beauté, ciselée dans le sillon des Balkans et sculptée dans l'endurance, le corps, la voix et l'âme se sont affranchis de toutes leurs affluences ; tout a éclaté, elle s'est tout approprié.

Norig & No-Gypsy-Orchestra c'est aujourd'hui mille mondes sans frontière où s'épousent jazz, tango, pop, classique, romanichels, Cohen, Cantat... Mille mondes où s'animent toutes les passions acoustiques et électriques et s'autorisent et se révèlent tous les univers.
Et c'est ici, dans cette caravane de rythmes d'amour où festoient et s'incendient les mélancolies et solitudes et où, généreusement déployée sur scène, ancrée et ardente d'amplitudes, Norig vous incise et que l'on meurt un peu, pour de la vie en sus, pendu à ses cordes...
Noir Puma