Danse ? Cirque ? Théâtre ? Musique ? Catégoriser le travail d'Aurélien Bory est souvent difficile, alors il est parfois qualifié d'"architecte d'espace scénique" ou de "metteur en piste".
Ici pas de trapèze ni de mât chinois, mais un numéro d'équilibriste parfaitement maîtrisé, pour rester sur le fil entre pure tradition et parfaite modernité du flamenco avec sur scène une incroyable danseuse, un guitariste et un chanteur puissants.
Questcequetudeviens ? demande Aurélien Bory à Stéphanie Fuster devenu danseuse de flamenco.

Les spectateurs suivent les début de la danseuse, d'abord dans un carcan – la robe rouge typique – dont elle se désolidarise pour s'immerger littéralement dans la passion du travail, du geste répété jusqu'à la perfection. Elle s'en affranchit ensuite et danse avec une liberté et une puissance inouïe. Son zapateado (sa frappe de pieds) semble arracher du sol des secousses qui irradient jusqu'au dernier rang de la salle.
La mélancolie propre au flamenco est intacte - on est suspendu à ses talons - dans un spectacle de toute beauté, tant d'un point de vue plastique qu'émotionnel.