Une chanteuse célèbre, le rôle avait été créé pour Piaf, rentre dans sa chambre d'hôtel... et le masque tombe. Elle parle de cet amour absolu, celui qui soumet, qui fait souffrir, un des fleurons de cette littérature théâtrale. Précédant cette complainte, la chanteuse fait un tour de chant à travers le jazz, le blues, la naissance du Rock'n'roll, des airs français et américains d'avant et après-guerre. Une période heureuse, explosive, dans laquelle on voit déjà se dessiner les interrogations et les drames d'une nouvelle génération.

Pour Thierry Harcourt, le pari était double : trouver une artiste susceptible de porter des émotions, soulever des enthousiasmes, dans une interprétation aussi bien théâtrale que chantée. Il fallait pouvoir aller dans la déchirure de l'âme comme dans celle de la voix. Que Cry me a River, Les Mots d'Amour, Black Coffee ne soient plus une résonance dans un tour de chant, mais le prolongement de l'âme de Cocteau, cette fêlure d'un amour qui s'égare et ne se retrouve plus. La comédienne et chanteuse Lucy Harrison a su donner cette dimension, avec sa sensualité rêveuse et sa voix de velours. Formée à Londres par Annette Battam elle a chanté aussi bien à Paris (Les Années Twist, La Java des Mémoires, La Vie Parisienne, Nuits de Folies...), que dans les plus grands théâtres de Londres (Nightshriek, une adaptation musicale de Macbeth, dans le West End). Au Cinéma on l'a vue notamment dans "Ma Femme est une actrice" d'Yvan Attal, dans "Décalage Horaire" de Danièle Thomson et dans " Chemins de traverse " de Manuel Poirier, avec Sergi Lopez, film où elle tient le premier rôle féminin.