Le lieu choisi du questionnement est l’aéroport (Airports étant le titre générique du cycle), figure emblématique d’un espace où les corps semblent habiter le temps, le travailler, y creuser des brèches identitaires, d’interrogation de l’autre. Thomas Lebrun renoue avec le solo. Sol Sehen relance ce travail si particulier d’interrogation en prise directe : et qu’est-ce que ça me fait de me faire faire... Le matériau de départ est la réaction au monde qui va, comme il peut, ses inquiétudes, la relance possible, la nécessité de se rebiffer. Madeleine, solo rayonnant, invite à suivre pas à pas les tribulations d’un corps dans ses chemins intérieurs, délicatement ouvert aux parcours intimes. Aufgeräumtes Herz, le coeur en ordre propose d’accompagner trois figures de la représentation. D’abord une conférence loufoque sur la peinture, ensuite une danse de séduction et sa volonté tenace de montrer, enfin l’abandon de tout desiderata pour être, là, entier, ému. Ce duo au titre séduisant, Les frôleurs, est une « station d’épuration », un étrange cheminement qui mène deux êtres au dépouillement, à l’abandon du superflu, à l’écoute de l’air et des voies intimes. Au-delà des certitudes : l’espace des possibles. Cette fois-ci, Sophie Daviet conçoit pour une autre personne qu’elle-même ; Madame donne une dimension supplémentaire à ses interrogations. La complice choisie (Sandrine Bonnet) vivra intensément un moment à la fois si particulier et si quotidien, tendu entre l’absence et l’impalpable têtus, et les traces inévitablement délaissées...