INTERPRETATION : Boris Charmatz, Audrey Gaisan, Christophe Ives, Latifa Laâbissi, Alain Michard (danse), Garik Anichenko ou Jérôme Pernoo (violoncelle)
MUSIQUE : Helmut Lachenmann
Pièce majeure de la création contemporaine, présentée aujourd'hui avec une nouvelle distribution, Herses (une lente introduction) a été créée en 1997, alors que Boris Charmatz a tout juste 24 ans et trois chorégraphies derrière lui. Herses met en avant le contact physique. Il s'agit de "dénuder le toucher pour qu'il résonne de tous les sens possibles, jusqu'au vertige." Nus, les danseurs s'explorent les uns les autres en de lents tâtonnements qui les enchevêtrent et les agglutinent. Mais la fusion n'est qu'apparente. Elle recouvre une traversée critique des "utopies de l'alliance", encore bien souvent à l'oeuvre dans la danse : utopie du corps naturel, utopie du couple, utopie communautaire ; enfin utopie de l'alliance danse-musique, ici mise à mal par la confrontation avec des musiques d'Helmut Lachenmann. Au fil de cette "lente introduction" au contact et à la friction, de nouveaux espaces de liberté se profilent doucement.

Formé à l'école de Danse de l'Opéra de Paris puis au Conservatoire national supérieur de Lyon, cofondateur avec Dimitri Chamblas de l'association edna, Boris Charmatz a signé, de Aatt enen tionon (1996) à Régi (2006), une série de pièces qui font dates. Toujours interprète et improvisateur, il développe des projets atypiques, notamment BOCAL, école nomade et éphémère qui réunit une quinzaine d'étudiants d'horizons divers (2003-2004).