À l'occasion de ses adieux (auxquels personne ne croit) Miss Knife raconte cette vie passée sur les planches.

À chaque nouvelle étape, un homme, une chanson, une désillusion, un éclat de rire et une connaissance plus intime des choses de la vie. Ainsi on la voit successivement dans un cabaret berlinois où elle fume le cigare, dans un cirque américain où elle lance des couteaux, dans un théâtre parisien où elle déclame des vers, à l'Opéra de Genève où elle joue les jeunes filles, dans un groupe de tango en Amérique latine, en tournée en Chine avec un numéro de magie, à la Comédie-Française pour interpréter les grandes tragédiennes, dans un théâtre érotique de Pigalle, dans un casino de la Côte d'Azur où elle chante des chansons d'amour un verre à la main, danseuse du ventre dans les Émirats...

Un tour du monde et de la scène qu'elle célèbre dans tous ses états. Toujours accompagnée des mêmes musiciens, la jeunesse et la beauté de ces garçons, comme figées dans l'éternité, contraste avec sa décrépitude. À travers ces péripéties, trop belles pour être vrai, mais trop douloureuses pour être entièrement fausses, sa biographie est donc celle de " l'être en scène " perdu dans les masques et vivant sous les applaudissements.

Spectacle d'adieux où spectacle sur l'adieu au monde et à l'amour, Les premiers adieux de Miss Knife ne sont pas définitifs, au contraire. Ses textes aussi tristes et radieux, parodiques et sentimentaux que libres et désespérés, chantent l'éternel adieu qu'est la vie. Elle semble sortie d'une époque sans âge, convoquant l'esprit des chanteuses plumées et pailletées du Berlin des années 30 et du Paris de la Libération.