En 1915, Apollinaire prend le train en gare de Nice. Il y rencontre la jeune femme. Ils se plaisent, parlent poésie, échangent leurs adresses. Trois mois plus tard, il lui envoie du front sa première carte postale. Très vite, leurs lettres prennent un tour badin puis tendre. Une relation épistolaire d'une liberté inouïe, fondée sur le mythe du coup de foudre et de l'amour idéal, se développe.
Comblant toutes les distances, unissant la grave dignité du combattant à la sensualité lyrique de l'amoureux, les lettres d'Apollinaire défendent sans trêve la poésie, la beauté et la vie. La Guerre a poussé le poète dans ses derniers retranchements. Madeleine lui a permis d'être heureux " malgré la tristesse de la craie et la brutalité incessante des coups de canon ".

Ce dialogue, qui n'était pas destiné à la publication, restera secret, inconnu des amis mêmes du poète. C'est un voyage initiatique qui alterne pudeur et vérité, une carte du Tendre dont les étapes sont découvertes une à une lentement et avec émerveillement. Ces lettres et poèmes secrets sont comme chuchotés à l'oreille du spectateur, avec simplicité et dénuement. Un pur moment de grâce.