Quand je repense aux héros de mon enfance, j'aimais Zorro et Huckleberry Finn mais les Candy et compagnie me déprimaient totalement. Aucune fille, aucune figure féminine.
Ah si ! Il y en avait une : ma grand-mère.
Mamie avait l'amour et les mots pour rendre le monde joyeux.
Mamie regardait la vie avec humour et pragmatisme.
Mamie m'a appris à rire et à ne jamais me taire.
Mamie était humaniste mais l'ignorait complètement.
Mamie venait tous les mercredis.
Aujourd'hui mes idéaux se cognent à une actualité d'une violence inouïe.
J'étouffe.
Je décide alors de convoquer Mamie.
Je me rends compte qu'elle a beaucoup de choses à nous dire... Et enfin je respire.

Gisèle avait un tempérament bien à elle et son bon sens naturel lui faisait dire des perles de sagesse à tous les coins de phrases avec un humour dont elle seule avait le secret.
Cette nature hors du commun invective nos questionnements et problématiques de ce début de siècle. À travers elle c'est aussi la grande Histoire dans la petite qui nous parle et le souvenir des deux grandes guerres ici évoquées est tout autant saisissant que pertinent, je dirais même nécessaire.
Delphine interprète seule en scène tous les personnages de ce voyage à la fois tendre, émouvant et drôle. Elle fait de ses souvenirs une madeleine de Proust que le public goûte avec plaisir et chacun repart le coeur nourri, la tête en éveil.
Gisèle donne envie de se repositionner face à soi-même, face au monde.