Le tour de génie de Donizetti est de parvenir à être aussi drôle qu'émouvant dans cet opéra-comique en deux actes d'une grande beauté. Nemorino, villageois un peu simplet et amoureux d'Adina, demande au charlatan Dulcamara de lui procurer un élixir d'amour, une potion magique grâce à laquelle Adina tombera aussitôt amoureuse de lui.
Toutefois, ses efforts sont mis en péril par le sergent Belcore, qui a jeté son dévolu sur elle. Mais ce que le charlatan a vendu à Nemorino n'est autre qu'une bouteille de vin.
Pris d'une grande confiance, Nemorino agace Adina qui, pour le rendre jaloux, se tourne vers son nouveau prétendant...

1925, un port en Provence. Nous ne sommes pas dans Marius et Fanny mais bien dans l'Élixir d'amour. Adina travaille au Bar du Port où font escale tous les marins. Son ami d'enfance Némorino est un pêcheur qui vient chaque jour lui rendre visite... jusqu'à l'arrivée d'un beau capitaine qui déclare vouloir conquérir la belle.

Cette adaptation dans une Provence rêvée marie l'univers de Pagnol à la musique pétillante de Donizetti, qui sait être à la fois populaire et d'une extrême finesse. On y croise des pêcheurs amochés, des marins ivres, des marchandes de fruits qui se pâment devant eux...
L'Élixir d'amour est de ces petits trésors qui savent vous faire frémir et rire aux larmes en l'espace d'une soirée. Les chanteurs relèvent le défi d'acteur de rendre à cette oeuvre toute l'audace et l'énergie qu'elle promet. S. de Guerry