Il y a la pièce de Maeterlinck, énigmatique et trouée de silences.
Il y la musique de Debussy,...Tour à tour frémissante, sensuelle et menaçante.
L'une et l'autre renferment une qualité de mystère différente. Nous avons eu envie de les superposer.
La parole fait face au chant, comme Arkel, le vieux patriarche, seul à ne pas chanter, fait face aux jeunes générations. Comme le sombre château d'Allemonde fait face à Mélisande, l'étrangère qui semble apporter la lumière et la vie, avant de se trouver prise dans un noeud de passions interdites...

Cela nous semble étrange, parce que nous ne voyons jamais que l'envers des destinées.. l'envers même de la nôtre.

Spectacle pour un comédien, quatre chanteurs et un pianiste.

Le prince Golaud, perdu en forêt, rencontre près d'une fontaine une jeune femme aux longs cheveux, qu'il épouse et emmène au royaume d'Allemonde, dans un vieux et sombre château aux souterrains profonds... il y rejoint Pelléas, son frère plus jeune que lui, Yniold son fils, et son grand-père Arkel, le vieux roi. Mais Allemonde est une contrée malade. Les murs du château suintent les secrets troubles des aînés, ces secrets qu'Arkel, le patriarche presque aveugle, ignore ou feint d'ignorer, tout en exerçant une influence délétère et paralysante sur les plus jeunes générations. L'arrivée de l'étrangère vient remuer ces eaux troubles : tout de suite, entre Pelléas et Mélisande, naît une invincible attraction mutuelle...