Mamootot est la preuve vivante de ce travail novateur. Présentée dans la salle Firmin Gémier, au milieu des spectateurs installés sur les quatre côtés de la scène, la pièce permet ainsi d'être au plus proche des corps. Le geste, ici, semble être celui d'un adulte discipliné, puis l'instant d'après, articulé comme celui d'un robot. Dans cette approche, Ohad Naharin développe des trésors d'inventivité, jouant sur la souplesse de l'artiste comme sur la versatilité du danseur. "Par son humour, son émotion, ce rapport entre le public et les interprètes, sa structure, Mamootot me permet d'atteindre des zones qui m'étaient jusqu'ici inconnues", témoigne le chorégraphe. Remonté en 2014 pour le cinquantième anniversaire de la Batsheva, cet objet chorégraphique ne cesse de séduire. L'intimité ainsi révélée porte la danse à des sommets d'émotion.