Et si, comme ces fleurs nocturnes qui ne s'ouvrent et n'exhalent leur parfum qu'aux premiers rayons de lune, le théâtre enfin endormi libérait derrière ses volets clos des fragrances inconnues, des songes agités, des fantômes ?
Trois soirs durant, la Tempête entrouvre ses portes sur son jardin intérieur. On s'y glisse, on s'aventure dans la pénombre et les méandres du théâtre métamorphosé en une bibliothèque étrange, bruissant de récits et de contes de folie d'amour et de mort. De l'atelier aux loges, de la réserve aux bureaux, on se risque aux rencontres, guidé par le fil d'une parole murmurée.

Dans ce lieu devenu spectral, vidé de ses rites habituels, on est prié de déposer la raison et de s'en remettre à autrui, quitte "à ne pas en croire ses oreilles". Comme sous l'effet d'une persistance rétinienne, on retrouve les visages d'artistes qui ont habité le théâtre au cours de la saison.
Autour des Contes d'amour, de folie et de mort de Horacio Quiroga, nous réunissons des histoires à la beauté vénéneuse qui plongent dans l'étrange, l'effroi et le fantastique : nous vous convions à découvrir et éprouver ainsi une relation insolite aux acteurs, à la parole et au lieu.