France Théâtre Clavel Affiche © Jean du Sartel-Heinz


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L'histoire des membres d'une famille qui se cherchent et qui tentent à leur manière, de se dire "je t'aime".

Il existe des noeuds qu'on ne peut pas défaire. Le noeud de hameçon à palette, le noeud d'arrêt, le noeud de potence, les noeuds multiples et complexes de nos liens familiaux.
Des liens qui maintiennent, des liens qui entravent.
Est-ce qu'au bout du compte ce n'est pas cela vivre ? Sans cesse tenter de se libérer de nos formidables chaînes ataviques ? Se détourner de ce qui nous attache - de ceux à qui nous sommes attachés.

On ne fuit pas sa chair, et c'est cette incapacité que nous voulons dire. Nous sommes à jamais fille et fils de. Frère et soeur de. Et quand nous pensons nous éloigner enfin de nos naissances, ce n'est que pour devenir mère et père de, ailleurs. Nous n'allons que de prison en prison, de chaîne en chaîne, toujours dans l'espoir d'être ailleurs plus libre de nos mouvements. Et c'est dans cette dynamique contrariée que nous frôlons la grâce de l'existence. Oui, il existe des noeuds qu'on ne sait plus défaire. Ce double noeud du dedans, un dans la gorge et l'autre au ventre, bien enfouis au creux des corps. Surtout les taire, surtout n'en rien dire, de peur que...
Alors, garder la tristesse et l'angoisse en compagnes, camarades de vie. Familiales et familières, dirais-je.

Et puis, il existe ce dernier noeud, occidental, tragiquement commun. Le noeud de cette cravate qui vient enlacer la gorge des jeunes hommes de bonne famille. Le noeud, celui-là, transmis du père au fils, étranglant ses rêves avant même qu'il ne les pense. La laisse bourgeoise, la plaie sournoise, de notre société.
Le texte de Maximilien suinte tout cela. La famille est ici enfermement, liberticide dans son amour. Elle ne doit son unité qu'à la perte de ses identités profondes. Elle est muette, malgré son bavardage, cocon en or plaqué, froid refuge de ses membres étrangement désarticulés qui la constituent. Pour porter au mieux ce texte, je rêve un décor de corde. Corde unique - attachée aux poignets des acteurs, ou multiples – dégringolant d'un ciel vide. La corde du bateau, l'ancre familiale plantée dans les libertés de chacun.
Nous abordons la famille dans le silence qui suit le drame. Lors de l'ultime tentative de reconstruction d'un foyer sur ses propres ruines. Lorsque la parole, quotidienne, futile, vient recouvrir l'horreur.
Seul parfois s'échappe un mot, enfin libre. Au corps dont il découle de faire avec.

Garance Valet
Metteur en scène







Pour Tout public
à partir de 6 ans

Comédie dramatique

Langue : Français
Durée : 80 minutes soit 01h20





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