Au commencement, une forme apparaît, elle se devine. Un être de bois et tissu s'éveille et explore l'espace vide qui l'entoure. La main de l'homme se révèle puis son corps. L'Homme fait face à la marionnette et tente de découvrir ce dont elle est capable. Cette pièce pour marionnettes questionne les tourments de l'acte de création : est-il possible de représenter ce qui se passe lorsqu'on s'enferme dans une salle de répétition, lorsqu'on se lance dans un travail d'atelier afin de créer quelque chose de nouveau ? Que découvre-t-on et qu'invente-t-on aux prises avec cette chimère ? Est-on vraiment seul lorsque l'on est sur scène en train de jouer un solo ? À quoi sert ce qu'on vit, ce qu'on lit, ce qu'on rêve, ce qu'on désire, ce qu'on craint ? À quoi nous sert ce qui a déjà été fait par d'autres, en d'autres temps, en d'autres lieux ?

C'est avec précision qu'Igor Gandra guide son double et lui donne vie, se révélant lui-même au travers des égarements de cet être. Vous observez cette créature comme vous observeriez un enfant étrange qui joue avec tout et rien. Dans ce " Solo sans S ", on devine des échos de voix et d'univers aussi divers que celles et ceux de Jorge Luís Borges, Andreï Tarkovsky, Agota Krystof ou Heiner Müller, entre autres...