Au sein de petites vies ternes s'ouvre soudain l'immense champ des possibles... Que se passe-t-il quand on découvre qu'on sait traverser toutes les murailles? Ou quand, chaque soir, un corps d'homme devient femme?

Parmi les nombreuses nouvelles qu'a écrites Marcel Aymé j'en ai retenu deux qui sont unies par leur structure, leur ton et par mille petits fils secrets qui ajoutent au bonheur du texte, la joie de percevoir les jeux de miroirs.
"Le Passe-Muraille" est un conte mi-réaliste, mi-fantastique. Marcel Aymé dépeint en quelques traits un univers à la Gogol, celui de petits bureaucrates, petits chefs, petits employés. Et dans cet univers ou Rien ne peut arriver, soudain un pouvoir surnaturel : le héro découvre un jour qu'il traverse les murs.
"Héloïse" est une nouvelle dont la règle du jeu rappelle beaucoup celle du "Passe-Muraille" : en quelques lignes, l'improbable fait irruption dans un univers trop sage. Au sein d'une vie de couple étriquée et routinière, le merveilleux fond soudain sur les époux Martin : A trente cinq ans, tous les soirs à 20h00 Monsieur Martin devient femme pour le lendemain matin 8h00 redevenir homme.

Le conteur profite du merveuilleux pour faire sauter toutes les barrières : jusqu'où peut on aller, où nous conduit ces situations inédites, quelles sont toutes les combinaisons possibles, une fois les dés jetés ?
L'adaptation pour la scène de ces deux nouvelles , tout en respectant l'intégralité des textes, se veut vivante, imagée et sonorisée. Deux comédiennes et quatre comédiens se prêtent à cette expérience qui, d'une lecture chorale, aboutit à un jeu théâtral. Patrick de Mareuil, metteur en scène.