Stéphane Freiss incarne un rôle d'une grande intensité dans Le Fils de Florian Zeller, dernier opus de la trilogie familiale de l'auteur, après La Mère en 2010 avec Catherine Hiegel et Le Père en 2012 avec Robert Hirsch.

Dans La Mère comme dans Le Père, le spectateur est invité à expérimenter de l'intérieur les égarements psychiques dont il est question : la dépression dans La Mère et la démence dans Le Père. Dans Le Fils, à l'inverse, le trouble dont semble souffrir le fils demeure impénétrable. Son père tente en vain de sauver son fils sans y parvenir.

Nicolas, 17 ans, semble avoir du mal à vivre. Il n'est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Pourquoi ne va-t-il plus en cours ? Lui est-il arrivé quelque chose au lycée ou est-ce seulement les affres de l'adolescence ? Dépassée par les événements, sa mère ne sait plus quoi faire, et Nicolas demande à vivre chez son père, remarié, qui a fondé une nouvelle famille. Ce dernier va tout faire pour tenter de le sauver et lui redonner le goût de vivre. L'épreuve des parents tient précisément au fait que ces questions ne trouvent pas de réponses. Or il n'y a rien de plus douloureux que de voir souffrir une personne aimée sans pouvoir l'aider...

À travers cette pièce, Florian Zeller voulait se rapprocher de ce moment où quelque chose se déchire : l'enfant que nous avons élevé cesse d'être celui que nous connaissions pour devenir un être autonome, inquiétant et qui nous échappe. Mais peut-on vraiment sauver quelqu'un d'autre que soi-même ? Un texte et une interprétation bouleversants et sobres. Une pièce qui marque une vie de spectateur.