Si je crève, ce sera d'amour

Une ville européenne dans un futur proche. La guerre civile déclenchée par deux frères vient de se terminer : dans les rues jonchées de corps et de déchets, des êtres cherchent à se relever et à se définir.

Une Antigone. Le cri au sacré de celle qui enterre le corps de son frère Polynice et élève des tombes aux rebelles. Un Créon, chef d'Etat-chef de chantier qui enfouit le passé sous le béton de grands projets urbains.
Une Ismène, meneuse de fête effrénée, noyant les conflits dans l'alcool, les drogues et le sexe.
Un Hémon aussi, soldat rescapé et impuissant médiateur de paix. D'autres jeunes anonymes, éboueurs, fossoyeurs, "gardeurs de seaux d'eau", rêveurs déboussolés dans le chaos urbain.

Autant de personnages dont les noms illustres semblent d'abord vidés de toute résonance, noyés dans le vacarme de leur présent saccagé. Autant de personnages qui revêtiront pourtant, l'espace d'une nuit de fièvre, les habits archétypaux d'une tragédie sans cesse recommencée.

Axel Cornil, jeune auteur contemporain belge, réinterprète le célèbre mythe d'Antigone dans un lyrisme cru, révélant les couleurs féroces d'une génération en quête d'ancrages ; une tragédie dont seul réchappera, peut-être, le poète.