L'Histoire de Lalalangue est avant tout l'histoire d'une mère. Du corps d'une mère. Un corps unijambiste, cette mère ayant perdu sa jambe gauche lors d'un accident de montagne et qui dit sur son lit d'hôpital : "je me vengerai sur les enfants".

C'est le témoignage du petit Poucet devenue femme, qui nous tord de rire en racontant l'enfance dans l'antre de l'unijambiste et de l'homme qui parle aux arbres, c'est à dire une mère devenue mythologique par son infirmité, son langage articulé de valeurs chrétiennes, sa perversité menaçante... et un père doux-dingue monstrueusement absent.
Cela fait un incroyable récit mené tambour battant, sans pathos mais dessiné d'un humour ravageur par celle devenue actrice (et chanteuse).
C'est aujourd'hui une tranche de vie qui explose en bouche comme on dit des réussites culinaires. Les émotions sont cuisinées à vif, c'est un régal, rires et douleurs brillamment incorporés.
Un conte contemporain un brin puritain à faire froid dans le dos et à rire à s'en déboîter la mâchoire.