Quand Yann Fanch monte sur les planches la première fois, il a treize ans. Il ne sait pas encore qu'il deviendra l'un des chantres du renouveau de la musique bretonne. Mais il sait qu'il chantera, et en breton, la langue maternelle que quelques fées ont déposée dans son berceau, là-bas sur une terre de granit habitée par les korrigans. Il puise son répertoire dans les collectages du début du XIXe, le Barzaz-Breiz et collecte à son tour dans les campagnes les gwerziou, soniou, balades, plinn et ridées... Il s'imprègne de leur poésie, et fait danser sur les mots. Mais à leur écoute, il y entend des dialogues possibles avec la musique classique ou baroque comme cette création qu'il inscrit dans la tradition populaire bretonne de l'accompagnement vocal. Viole, alto et clavecin répondent aux complaintes. Bientôt l'été...teintera la vaste grange des Solitaires de ses derniers feux.