The Neutrino Passoire

Sur scène, 3 interprètes (deux danseuses et un musicien) racontent le voyage parcouru de cette particule insaisissable depuis sa naissance au coeur du soleil, oscillant sans cesse entre ses trois saveurs (électronique, muonique et tauique). Traversant toute matière dans l'espace, passant par la Terre et même par les corps humains, il continue son voyage vers l'inconnu. Ces oscillations et traversées constantes amène les artistes à imaginer le corps humain, leur propre moyen, différemment ; non pas, comme nous le pensons souvent, comme une forteresse impénétrable, mais au contraire comme une sorte de passoire, ouvert au monde extérieur. Ce fut aussi le point de départ pour remettre en question la notion des frontières –de toutes sortes- laissant les neutrinos donner la réponse : l'ouverture et la circulation. Un discours politique xénophobe actuel qui, au contraire, dresse des murs et délimite la circulation humaine vient clôturer la performance en ironie. Les danseuses essaient en vain de suivre l'argumentation discriminatoire, elles-mêmes constamment traversées par les neutrinos projetés en vidéo sur leur propre corps. La fin du spectacle prend ainsi une tournure inattendue, mais liée à ce que les neutrinos prouvent en permanence par leur voyage ; que les frontières sont une fabrication humaine.