Pane... vino... formaggio... La Nonna, la grand-mère à l'italienne a faim à longueur de journée. Dans ce quartier populaire de Buenos Aires, toute la famille trime pour la nourrir. Adieu beaux rêves de richesse sur le Nouveau Monde ! Ils sont engloutis par l'appétit de La Nonna.

"Ah, si le Chico travaillait, on y arriverait !..." ainsi pensait Carmelo, le frère aîné, pilier de la famille. Mais Chico compose des tangos. Peut-on le déranger ? L'argent manque, Chico sent la menace. Alors le roi du système D va imaginer mille combines pour échapper à l'horreur du travail.

Pane... vino... formaggio... Mais la Nonna est insatiable. Elle épuise l'un après l'autre tous les membres de sa famille. Elle mange ses propres enfants. Sous le réalisme grotesque des situations, la pièce prend insensiblement une dimension mythique. On pense à toutes les grandes villes où se brassent les cultures et où le quotidien est une lutte pour la survie.

Alors, la Nonna, c'est qui ? La métaphore de la mère qui dévore ses enfants ou la parabole d'une dictature argentine vorace qui affame son peuple ? On est en plein drame ordinaire et pourtant, on rit d'un bout à l'autre de cette farce grotesque.

Le Saviez-vous?
Les Baladins de Marly, avec La Nonna, ont reçu le Prix des troupes au Festival Mamers-en-Scènes.