Les deux sont frère et soeur, nés et ayant grandi dans le même pays. Mais la patrie de l'un est devenue la prison de l'autre. Pour eux deux, les sens de la famille divergent. Le malentendu est inexorable.

Le Malentendu est une pièce de douleur et de passion, intensément immense. Les rôles raisonnent la vie et le monde avec une telle lucidité que tout finit inéluctablement en absurdité. Philosophique en apparence, chaque mot peut être un cri de fatigue, de désir, de détresse, de tendresse. C'est dans cette entreprise dialectique, vers une esthétique de la cruauté, que les cinq acteurs se sont risqués avec moi, en offrant dans leur travail une énergie si fraîche et sans réserve.

Dans cette nouvelle mise en scène ancrée dans notre réalité contemporaine, je me demande : Où sommes-nous, dans ce lieu, après vingt ans de séparation, où un fils retourne avec tant d'ardeur auprès des siens, alors que sa soeur ne désire rien d'autre que s'enfuir ? Qui sommes-nous, sans nous appuyer sur des mots ni sur des pièces d'identité ? D'où vient donc ce Malentendu ?