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Salle
où cet événement eut lieu :
Théâtre le Passage vers les Etoiles - Salle du Passage, 75011 Paris


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Critiques de la presse



Anti-pièce d'Eugène Ionesco, mise en scène, scénographie et lumière de : Françoua Garrigues, avec Julie Boris, Paul Bouffartigue, Hélène Chrysochoos, Aurore Monicard, Christophe Poulain et Guillaume Riant. La Compagnie Infraktus fait partie des huit finalistes du concours organisé par le Théâtre 13 dans le cadre de ses "Scènes d’été". Cette jeune compagnie n’en est néanmoins pas à son premier coup d’essai (voir le spectacle "Loretta Strong") et prouve de nouveau avec cette pièceque la folie douce est bel et bien son terrain de jeu. .
Ionesco a écrit "La Cantatrice chauve" avec l’idée de mettre l’une à la suite de l’autre les phrases les plus banales comme dans un manuel d’apprentissage de langue étrangère. Sous les dehors de conversations animées, les personnages n’échangent en fait que pures platitudes, propos incohérents, proverbes dénués de sens et progressent au cœur d’un mécanisme théâtral illogique.
Ce chef-d’œuvre de l’absurde trouve dans la mise en scène de Françoua Garrigues une retranscription franchement extravagante et plonge dans l’incohérence totale avec délectation. Résumer la pièce se limiterait à cela : une soirée entre deux couples londoniens, les Smith et les Martin interrompue par l’arrivée impromptue du capitaine des pompiers qui se met à raconter des anecdotes et croit voir en la bonne Mary une ancienne connaissance. .
Réduire l’intrigue à ces quelques mots paraît pourtant ridicule tant l’essence de la pièce réside justement dans sa déconstruction totale de la logique dramatique. A partir de là tous les chemins sont permis : non balisés, ils sont chacun susceptibles de mener à l’absurde mais sans une mise en scène rigoureusement déjantée, interpréter Ionesco tout en conquérant son public peut s’avérer périlleux.
Les comédiens de la compagnie sont tous aussi généreux dans leur jeu : on se régale de ce déferlement de non sens et de propos insensés qui flirtent parfois avec la névrose. La bonne Mary apporte à cet ensemble d’acteurs déjà savoureux un degré supérieur de loufoquerie. Les mots, réparties incongrues, crises et embrassades se succèdent et le texte dévoile toute sa saveur. Une belle réussite et un excellent moment.