Dans "Memoria", c'est de la mémoire et notamment la mémoire du corps qu'il s'agit. La mémoire collective, la mémoire archaïque, le souvenir mais aussi l'oubli sont les thèmes abordés de manière corporelle, théâtrale et ludique. Que reste-t-il de ce monde perdu de l'enfance et de son innocent émerveillement ? Telles des feuilles mortes, symbole de l'éphémère, nos souvenirs se posent voltigeant sur notre chemin, traçant ce sentier de la mémoire qui nous conduit vers nous-mêmes... " Tu vois, je n'ai pas oublié / Les feuilles mortes se ramassent à la pelle / les souvenirs et les regrets aussi / Et le vent du nord les emporte... "

Dans l'écriture chorégraphique de la compagnie Blicke émerge l'influence de l'école allemande de laquelle sont issus les deux danseurs chorégraphes, fondateurs de la Cie : Virginia Heinen et Enrico Tedde. Le Kinomichi, un art du mouvement japonais et un travail sur l'énergie, est également une source importante dans leur recherche sur le mouvement. Ils ont, auprès de leur maître Jean Cébron, appris, puis développé de manière singulière, les fondements du théâtre dansé.