Il n'y a pas de Dieu. Il y en a au moins douze et ils sont en colère que les hommes ne croient plus en eux. Il n'y a pas de paradis, il n'y pas d'enfer ; il y a le tartare et les champs-élysées. La terre n'est pas ronde, elle est plate et le ciel est lourd : même que c'est Atlas qui le porte sur ses épaules. Les Grecs avaient raison d'avoir peur qu'il leur tombe sur la tête.

Il n'y a pas de bouleversement climatique, il y a encore des saisons. L'hiver, c'est Déméter qui dessèche la surface de la terre quand sa fille, Perséphone, est en enfer avec son époux Hadès. Et l'été c'est Aphrodite qui fait repousser les fleurs au printemps en la mémoire de son défunt amant, Adonis, mort dans un malencontreux accident de chasse, tué par un phacochère aux allures d'un bel Apollon. Qu'il vente, c'est Zéphyr qui souffle. Qu'il pleuve, c'est Zeus qui pisse. Qu'il tonne, c'est Zeus qui pète. Que la foudre tombe deux fois au même endroit, c'est Zeus qui zippe sa fermeture-éclair. Les hommes ne viennent pas de Mars, les femmes ne viennent pas de Vénus ; les hommes déclarent la guerre comme Arès, les femmes déclarent l'amour comme Aphrodite. L'amour n'est pas une réaction chimique, Éros a ses raisons que sa Psyché ne connaît pas. On vous a menti tous ces siècles. L'homme ne descend pas du singe ; l'homme remonte aux sources pour singer les Dieux de l'Olympe : il est né dans un chou, tout le monde le sait !