Dans l'univers aseptisé d'un aéroport international, des tranches de vie se succèdent. Trois amis font la queue pour passer le portique de sécurité. L'agent de sûreté se trouve être une femme, ce qui suscite des réactions et un débat animé entre eux. Au rayon parfum du duty-free, un couple partage le "ressenti" de chacun sur ce qui serait féminin et masculin. Enfin, un groupe de copines adopte soudain une manière nouvelle d'occuper l'espace et de parler aux garçons, sous le regard perplexe de leurs compagnons.

Le collectif Le printemps du machiniste retrouve les personnages adolescents des Présomptions, Saison 1, qui auraient quinze ans de plus. Cette fois, le texte de Guillaume Poix a été écrit sur-mesure. En mettant en scène des marionnettes de formats différents dans une scénographie qui investit aussi la verticalité, Louis Sergejev s'approprie l'espace entier du plateau. La musique teintée de tonalités exotiques redessine l'espace grâce à la multidiffusion. Comme dans la saison 1, le recours à la marionnette met à distance la banalité et fait ressortir les rendez-vous manqués dans la relation à l'autre, en particulier dans les rapports entre hommes et femmes.