Dormez, je le veux est une comédie, un Vaudeville en un acte de Georges Feydeau.

Représenté pour la première fois, à Paris, le 29 avril 1897, sur la scène de l'Eldorado, cette pièce raconte l'histoire d'un valet Justin, disposant de pouvoirs hypnotiques lui permettant d'utiliser son maître Boriquet pour réaliser ses tâches domestiques.

Feydeau vous emmène dans un univers hypnotique où les personnages dansent entre rêverie et réalité, où la fourberie accompagne la triche. Mais la raison saura porter à la lumière la supercherie. Ne cédez pas à l'injonction du titre de cette folle comédie... Restez éveillés !

Mots des metteurs en scène :

Luca Schio :
"Cette pièce de Feydeau m'a interpellé dès la première lecture. Une pièce courte, en un seul acte, un amusant exercice de style qui semble destiné à un jeune public et aux metteurs en scène en herbe. Bien que cela ait fourni une raison de plus pour m'atteler avec Sophie Vallade à sa mise en scène, cette pièce intrigue à plusieurs égards. D'une part, cette pièce nous emmène avec légèreté dans un univers onirique ou réalité et imaginaire s'entremêlent et, d'autre part, nous renvoie à nos propres fantasmes. Qui n'a jamais imaginé, avec un sourire sur les lèvres, d'exercer un tel pouvoir d'influence et de suggestion dans l'environnement familial et professionnel ? Et cela jusqu'à contraindre son propre patron à une obéissance aveugle et inconditionnée... juste avec le pouvoir de la pensée. Les personnages, peints par Feydeau avec un pinceau léger mais précis, évoluent dans un environnement professionnel moderne où les ambitions personnelles se mêlent aux moyens qui ne les sauraient pas justifier. Dans un monde, le nôtre, où l'étude des capacités de notre cerveau nous révèle des horizons surprenants, le pouvoir de l'esprit devient le complément idéal de l'esprit du pouvoir".

Sophie Vallade :
"Pièce peu connue de Feydeau, je l'ai découverte très récemment et lorsque Luca Schio m'a proposé de l'assister à la mise en scène tout en l'adaptant au milieu professionnel du début du XXème siècle je n'ai pu refuser. Son ambiance, sa légèreté et finalement sa grande ouverture de mise en scène m'ont tout de suite séduite. Qui n'a jamais, enfant, rêvé de contrôler les objets ou même quelqu'un par la pensée ? C'est ce dont rêve Eloi, le petit nouveau, surtout depuis que Justin lui a appris qu'il exerçait ses pouvoirs hypnotiques sur son directeur. Mais lorsqu'Eloi tente de mettre en place ce que lui a appris son ami, rien ne se passe comme prévu et les magouilles de Justin risquent de ne plus fonctionner très longtemps. Dans cette pièce, on donc vacille vite entre réalité et imaginaire, laissant la possibilité de passer aisément de la parole à la danse et du sérieux à la fantaisie".