Ainsi donc, " Un chien, un nain et un cheval se rendirent un jour au spectacle... ". L'histoire commence ainsi ; avec cet improbable " échantillon " de public que l'on suivra dans ses tribulations. À la plume et au plateau dans son rôle de récitante, la chorégraphe nous invite à cheminer au fil d'un récit ou plutôt de Légendes... C'est-à-dire précisément de ces histoires qui se trament à la lisière du réel et de l'imaginaire. À la différence près qu'ici, les investigateurs du réel rencontrés par notre drôle d'équipage - des étudiants chargés d'enquêter sur les publics – sont transformés en personnages de fiction, tandis que l'imaginaire est concrètement produit sur scène par une véritable équipe d' " artificiers ".

La saison dernière, Stéphanie Aubin abordait avec Les Etonnistes la question de la relation aux oeuvres d'art sous l'angle de la sidération, celle du spectateur tout étonné de son propre émoi. Poursuivant aujourd'hui son investigation elle a choisi de se placer juste avant ce moment clef de la rencontre esthétique. Avec une intuition : chez le spectateur, c'est peut-être bel et bien avant le lever de rideau que débute toute forme de "représentation".