L'essor de la facture de violon en Italie suscite une littérature foisonnante qui connaît un premier sommet avec le grand Arcangelo Corelli, violoniste virtuose, père du concerto grosso et surtout de la sonate par la grâce d'un recueil, les 12 Sonate per violino op. 5, dont l'influence va s'exercer sur l'Europe entière durant plusieurs décennies. La beauté olympienne des lignes et la limpidité des harmonies s'ajoutent à des exigences techniques redoutables, en un équilibre souverain. Bach lui-même se livre à cet exercice obligé, avec toutefois son propre et inégalable génie contrapuntique.

En France, dans un royaume pourtant hostile aux pratiques italiennes, la sonate s'avère florissante : François Francoeur porte la manière française à des hauteurs remarquables.

Il va sans dire que Théotime Langlois de Swarte au violon et son vieux complice Justin Taylor au clavecin s'imposent comme des interprètes de référence dans ce répertoire, unissant technique infaillible, beauté de la sonorité et élan irrésistible.