Ses ascendances polonaises, hongroises et amérindiennes confèrent à sa musique la richesse et la grâce de l'exil. Mariee Sioux incarne l'essence même du nouveau monde : un brassage de cultures et d'héritages, une multiplicité contrepesée par une innocence viscérale. C'est une cantate sans âge plongée dans un bain de jouvence. La partition de vêpres profanes, annonciatrices d'avenirs mystiques.

Gareth Dickson est un fantôme. Depuis les sombres faubourgs de Glasgow, il a envoûté au fil des années un cercle d'initiés grandissant (au rang desquels certains des musiciens actuels les plus novateurs), en plus de s'être rendu, par son extraordinaire jeu de guitare, indispensable à la légendaire Vashti Bunyan.

La musique de Gareth Dickson est belle et ténébreuse. Elle exhale une impression d'inédit où la délicatesse de Nick Drake se mêlerait aux expérimentations ambient de Brian Eno. Pour la formule, c'est ce à quoi serait arrivé Aphex Twin s'il s'était mis à la folk.