Lydia T (écrivain et critique) décide de tenir un journal de ses rencontres avec Anna A (grande poétesse russe). Cela débute en 1938 en pleine époque stalinienne et se termine en 1962. Nous partons de ce livre que nous allons adapter sans forcément toujours nous y adapter. Anna A est interdite de publication et son fils est dans un camp. Le mari de Lydia T a été arrêté. Rencontre de deux destins ? Amitié entre "la poétesse" et celle qui l'admire ? Solidarité tacite ? Aucun mot dit là ne se pose sur ce qui se passe entre ces deux femmes. Elles savent que se parler, c'est se sauver. Elles parlent alors de poésie, de littérature, de fourchettes introuvables et plus tacitement de leur époque.

Anna ne peut garder ces poèmes écrits chez elle. C'est trop dangereux. Elle demande à Lydia de les apprendre par coeur et ensuite elle les brûle. Ce geste terrible et bouleversant, éclaire tout ce qui les lie. Faire que le poème continue, c'est tenir envers et contre tout. Le rapport entre les deux actrices se tisse comme le rapport entre ces deux femmes et le théâtre prend là son sens. Dans cette proximité, cette pudeur, cette clandestinité.

Licente de la Production : Les Merveilleuses, Paris-Villette, ARCADI, ODDC avec le soutient de la DRAC Ile de France et de la Ville de Paris Nom, adresse et téléphone de la production :