Ce spectacle est conçu autour des correspondances de jeunesse d'Aurore Dupin, future George Sand. Tout commence alors qu'elle est une jeune adolescente fraîchement sortie du couvent. Elle s'adresse à ses amies d'abord, puis à son demi-frère, ensuite à son mari Casimir Dudevant et enfin, à ceux qui seront ses amis de toujours et qui n'hésiteront pas à l'encourager lors de ses débuts littéraires.

On trouve dans les premières lettres d'Aurore Dupin les principales préoccupations qui figureront dans l'oeuvre de G. Sand ; en effet, dès l'âge de 17 ans et toute sa vie, elle réfléchira à la place et au rôle de la femme dans la société, qu'elle juge inégal ne serait-ce que par les droits civiques, à la religion aussi, où elle balancera toute sa vie entre ferveur et doute, notamment contre l'Eglise, et enfin à la place et au rôle des arts dans la société ; on ressent dans ces premières correspondances un caractère trempé, impétueux, sans concession. Toutes ses réflexions sont à l'état brut dans ces premières années. Elle bouillonne, tempête, invective, défait, refait les choses, se rétracte et n'hésite pas à se remettre sans cesse en question.

Il y a derrière " ce monument impressionnant " qu'est George Sand, une jeune fille idéaliste, rêveuse, indignée qu'est Aurore Dupin. En découvrant ses correspondances, j'ai découvert une femme qui se livrait sans pudeur, sans complexe, sensible et intelligente.
D'ailleurs, c'est ce manque de pudeur qui lui confère une certaine modernité qui nous la rend si proche de nous. Elle s'est affirmée courageusement dans ses choix : elle souhaitait être aussi épanouie en tant que femme et mère, qu'en tant qu'artiste et porte-parole d'une génération en quête de tout. Marjolaine Humbert